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« Messieurs les Anglais, ne tirez pas les premiers ! »

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Dans huit jours, les Britanniques auront choisi : « Brexit or not Brexit ? » Sortie ou pas de l’Union européenne ? L’opinion s’en moque complètement ou presque mais le référendum du 23 juin en Grande-Bretagne aura plus d’impact pour notre avenir que l’Euro de football ! Oui, l’Europe c’est évidemment plus que le foot et c’est même plus que la monnaie éponyme que les Anglais n’ont jamais adoptée. L’Europe, c’est une ambition « vieille » de 60 ans seulement. Celle d’une intégration progressive et forte pour rassembler des pays longtemps en guerre dans une dynamique économique, politique et culturelle toujours en chantier. Mais pour la première fois, l’un d’entre eux va peut-être choisir la semaine prochaine de divorcer d’avec ses 26 autres partenaires. Or, ce n’est pas n’importe lequel des pays européens même si son tempérament insulaire nous agace souvent ! Londres, c’est la première place financière au monde. Pour nous Français, la Grande-Bretagne, c’est le seul de nos partenaires européens avec lequel nous menons des opérations militaires extérieures. C’est l’une des cinq puissances mondiales à occuper un siège permanent au Conseil de sécurité et l’une des meilleures diplomaties au monde ! Et voilà qu’elle est tentée de rompre les amarres. Quel terrible gâchis que ce possible acte 1 d’un délitement du projet européen sans doute bientôt suivi par d’autres…
Bien sûr, l’Europe doit être réformée, refondée. Bien sûr, il est urgent de lui redonner une ambition pour les peuples qui la composent. Bien sûr, un « oui » anglais à l’Europe ne suffira pas à la sauver définitivement tant le chantier de la reconstruction est grand. Mais qui peut croire que c’est en la privant de l’une de ses pièces maîtresses qu’on sera capable de lui redonner du souffle ? On nous rétorquera certainement et avec raison que l’on peut coopérer sans être nécessairement membres de la même union. C’est pourtant plus facile et efficace quand on cohabite !
Le référendum britannique arrive à ce moment où l’Occident est confronté à l’un des plus importants défis de son histoire. L’Europe, aidée des Etats-Unis, a vaincu au siècle dernier les pires totalitarismes qu’elle avait engendrés : le nazisme puis le communisme. Comment pourrions-nous gagner ensemble la guerre du XXIe siècle contre l’islamisme sunnite si nous nous détournons les uns des autres ?
Les troupes islamiques sont en train de perdre du terrain en Irak, en Lybie, en Syrie et c’est tant mieux. Mais dans le même temps, l’Etat Islamique est en train de remporter des batailles médiatiques sur nos propres sols. Nul besoin pour lui de dépêcher des commandos-suicides. Grâce à internet qui se moque des gardes-frontières, Daesh recrute parmi nous ses kamikazes que nos armées pourtant parfaitement entraînées ne pourront jamais totalement repérer a priori.
Renaud Girard, l’un des meilleurs connaisseurs du Moyen-Orient, écrivait ceci en début de semaine : « Avons-nous, en Occident, une réponse politique, morale, spirituelle, tactique et stratégique face à ce nouveau défi de la guerre asymétrique islamiste ? » Et le grand reporter au Figaro de répondre : « Non. Il faut que nous en trouvions une rapidement. Car le risque est que nous devenions à notre tour des barbares. » Tout est dit !
S’il vous plaît, « Messieurs les Anglais, ne tirez pas les premiers ! »


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